La baie de Puerto López, sur la côte équatorienne, cache l’une des plus grandes concentrations de raies manta de la planète. Prenons un instant et allons à la rencontre de ces géants du Pacifique.
En arrière-plan de Puerto López, le Pacifique et son immensité débordant de mystères. Sans aucun doute, l’un d’eux est la raie manta, un animal qui génère encore aujourd’hui de nombreuses inconnues : on ne sait pas où elle donne naissance, si elle dort ou encore, le nombre de spécimens dans le monde. Ce dernier point est dû à son errance permanente à travers les mers tropicales de la planète.
De juin à octobre, la côte équatorienne accueille l’une des plus grandes agglomérations de raies manta, qui arrivent en suivant le courant de Humboldt – qui transite des eaux froides du Chili vers l’Équateur -, très riche en nutriments et en plancton, leur nourriture principale.
Dirigeons-nous vers Bajo Copé, un plateau sous-marin à environ 20 miles de la côte – une heure et demie en bateau. C’est une élévation naturelle au milieu de l’océan où il y a une explosion de vie sous-marine. Il n’y a pas de référence visuelle pour le localiser, il ne peut être atteint qu’avec un GPS. Ceci, selon les plongeurs expérimentés, est l’un des meilleurs endroits pour les observer.
Sur le chemin, nous nous arrêtons devant le spectacle aérien des baleines à bosse, à la recherche d’eaux calmes et chaudes pour s’accoupler et donner naissance à leurs petits. Ces apparitions féériques demandent un état de vigilance continu, guettant une nageoire, une queue ou un saut, spectacle majestueux, unique et éphémère.
Bienvenue à Bajo Copé
Après une heure et demie de navigation, nous sommes arrivés à destination. Littéralement un endroit au milieu de nulle part. Aucun soupçon de terre, à 360 degrés d’un immense désert liquide.
Nous allons descendre à environ 15 mètres de profondeur ; à la rencontre de cette île sous-marine et de ces compagnons tant espérés.
Nous commençons la descente : nous descendons 5, 8, 10 et jusqu’à 14 mètres. L’obscurité de la descente cède la place à un jardin sous-marin multicolore. Il semble que le temps se soit arrêté ; ici, il n’y a pas de place pour les problèmes quotidiens.
L’environnement est surréaliste, le corail mou abonde, avec des couleurs vives et des formes ondulantes, dans un état pérenne de léthargie due au balancement des courants. Nous prenons le temps de contempler ce qui nous entoure, en guettant l’arrivée des raies manta dans le bleu. Un banc de poissons-perroquets apparaît, toujours drôles avec leur bouche en forme de bec, il y a des étoiles de mer orange avec des taches violettes, on voit aussi des poissons-anges, des poissons-globes, des poissons trompettes. Cachés entre les roches volcaniques violettes les poulpes laissent place aux murènes vertes géantes. Et tout autour le ballet des tortues vertes et imbriquées nageant au gré du courant.
Quand soudain au détour d’une nudibranche commence le vol des raies manta qui peuvent mesurer jusqu’à neuf mètres et peser environ 1 500 kilos. Gracieuses, elle s’approchent, curieuses elles jouent avec les plongeurs et se servent de leur bulles pour se nettoyer. Un moment inoubliable de partage avec cet animal en voix d’extinction.
Cette expérience des plus incroyables se transforme immédiatement en de somptueux souvenirs et une seule envie nous anime ensuite : retourner plonger à Puerto López auprès des raies manta géantes du Pacifique.
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