Vous êtes-vous déjà imaginé plonger sur les vestiges d’une ancienne cité romaine engloutie par les eaux ? Et bien l’impossible devient possible dans la Baie de Naples, en Italie, dans le Parc Archéologique sous-marin de Baïa. Sous l’influence volcanique de la région, la cité de Baïa connut une longue période de prospérité avant d’être submergée par les flots. Troquez avec nous votre combinaison de plongée pour une tenue d’archéologue pour en découvrir plus sur le caractère sulfureux et mythologique de cette ville romaine antique.

C’est plus précisément à Pozzuoli, aux abords de Naples, que se situe le Parc Archéologique sous-marin de Baïa. On y trouve les ruines d’une cité de l’Empire romain immergée datant de 27 avant J.-C jusqu’à 476 après J.-C. De très nombreux vestiges y sont toujours visibles et en parfait état de conservation. C’est un véritable bond dans le passé que nous offre ce vaste site de 40 000m2, nous permettant ainsi de retracer une partie de l’histoire passionnante de la Rome antique.

Vue aérienne de la cité submergée | © Centro Sub Campi Flegrei
Vue aérienne de la cité submergée | © Centro Sub Campi Flegrei

Véritable capitale de la fête, la cité de Baïa était sans l’ombre d’un doute le théâtre de scènes et d’histoires fascinantes. Empereurs, gouverneurs, généraux, poètes et autres grandes figures de l’Empire auraient foulé les pavés de la cité.

Vestiges et mythologie gréco-romaine

Ruines de la cité de Baïa | © Lucamato
Ruines de la cité de Baïa | © Lucamato

A l’époque de l’Empire romain, la cité de Baïa était une célèbre station balnéaire et thermale. L’activité volcanique de la région et les sources chaudes qu’elle offrait en faisaient une destination très prisée de fête et de retraite pour la noblesse et l’aristocratie romaines. Il se dit que de nombreuses personnalités, notamment Auguste, César, Cicéron et Néron, s’y seraient rendues pour profiter de sa réputation festive et de la qualité de ses eaux sulfureuses. Les ruines laissent penser que ces mêmes personnalités prestigieuses possédaient de somptueuses villas au cœur de Baïa. De magnifiques mosaïques, statues et ornements divers ponctuaient toute la cité.

Ruines de la Villa dell'Ambulatio | © Simone
Ruines de la Villa dell’Ambulatio | © Simone

Parmi les vestiges de la ville romaine de Baïa, on retrouve également les ruines d’anciennes tavernes, de magasins et commerces qui surplombaient les thermes. Une partie suggère même l’existence d’un ancien hôtel mais cette hypothèse n’est à ce jour pas confirmée. Il est d’ailleurs toujours possible d’explorer une partie de la ville qui n’a pas été submergée, dont les thermes de Mercure, de Diane, de Sosandre et de Vénus, ainsi que la Villa dell’Ambulatio.
L’environnement thermal permet encore d’imaginer les allées et venues des romains entre spas naturels, piscines couvertes et frigidariums, une partie des thermes où l’on prenait des bains froids.

  • Ruines de la cité de Baïa | © Maurizio
    Ruines de la cité de Baïa | © Maurizio

Que représentaient les Nymphes aux yeux des romains ?

En plongée à Naples, la présence de statues dans la cité engloutie soulève chez les plongeurs passionnés d’histoire une certaine curiosité. Dans la mythologie gréco-romaine, les Nymphes étaient la représentation de divinités liées à la nature. Bien que considérées comme d’ordre inférieur aux dieux créateurs Zeus, Oceanos ou Gaïa, la déesse mère, les Nymphes personnifiaient les activités terrestres et les forces même de la nature. De fait, elles exprimaient avec grâce et bienveillance la vie de phénomènes naturels que nous connaissons bien : les sources jaillissantes, les forêts luxuriantes, les prairies en fleurs, l’allure des montagnes, des plages, des nuages, ou encore la fraîcheur des grottes. Ainsi, chaque élément sous-entendait la présence de Nymphes, chargées de prendre soin des animaux et des plantes, et parfois même d’accompagner d’autres divinités dont elles formaient le cortège.

La représentation des Nymphes se faisait toujours sous l’apparence d’une femme, généralement jeune, jolie et élégante, comme l’indique leur nom. En effet, le mot “Nymphe” proviendrait du grec ancien νύμφη / númphē, évoquant souvent les termes de “jeune fille”, “vierge” ou “fiancée”, ce qui laisse apparaître une volonté de s’attacher à la pureté et à la naïveté de l’être. Leur rôle se situait alors au cœur de la vie et des croyances romaines.

Les Nymphes au cœur de la cité romaine

Les statues qui demeurent aujourd’hui intactes dans la cité de Baïa nous laissent deviner les contours de l’ancienne bâtisse qui s’érigeait autrefois à cet endroit. On appelait autrefois cet édifice un Nymphée, ou théatre-Nymphée, qui était purement consacré aux Nymphes. Il était fait d’une grande salle pleine d’ornements avec en son centre une fontaine et un bassin. Des statues de Nymphes étaient positionnées tout le long des différentes pièces, entre mosaïques et autres décorations. Le Nymphée aurait été également un lieu témoin de repas prestigieux regroupant plusieurs figures emblématiques de l’Empire. C’était, pour les romains, un lieu de retraite, à la fraîcheur et à la sérénité inégalées.

Histoire et conservation de la Cité de Baïa

Comment cette cité romaine s’est-elle retrouvée submergée par les flots ?

La ville romaine fut construite dans le cratère d’un volcan, un choix aussi responsable de sa perte. C’est vers la fin de l’Empire que les romains ont assisté au lent affaissement des terres, un bradyséisme. C’est-à-dire un mouvement des sols, caractérisé par une remontée ou une baisse du terrain, d’origine volcanique. C’est ce qui entraîna la submersion du rivage et d’une grande partie de la cité de Baïa. Ce phénomène se produisit d’abord entre le IIIe et le Ve siècle, puis du VIIe au VIII siècle après J.-C. La ville aurait ainsi disparue lentement sans que personne ne meurt. Le caractère volcanique de la région aura ainsi eu raison de la période sulfureuse de la cité de Baïa.

Conservation du site

Statue de Nymphe submergée | © Centro Sub Campi Flegrei
Statue de Nymphe submergée | © Centro Sub Campi Flegrei

Le Musée de Baïa conserve les originaux des œuvres que l’on peut contempler en plongée à Naples. Les statues que les plongeurs peuvent aujourd’hui observer sous l’eau sont donc des répliques. Certaines des vraies statues romaines ont souffert d’éruptions. Une statue représentant Zeus a été retrouvée enfouie dans le sable, avec une partie noircie par des gaz volcaniques. Dans d’autres cas, c’était la partie immergée qui fut rongée par des micro-organismes et dans un état de dégradation avancé. C’est au cours des années 70 que l’État italien a pris la décision de toutes les sortir de la mer afin de pouvoir mieux les conserver.

Des plongées archéologiques sans égales

Route pavée de mosaïque submergée | © Centro Sub Campi Flegrei
Route pavée de mosaïque submergée | © Centro Sub Campi Flegrei

En plongée à Naples, dès le niveau 1, vous pouvez y contempler une longue allée pavée de mosaïques aux motifs géométriques noirs et blancs, les fondations de thermes, d’anciennes villas et résidences patriciennes, d’autres mosaïques incroyables aux motifs travaillés, ainsi que de nombreuses statues et Nymphes.
Sur d’autres sites, c’est l’activité volcanique que vous pourrez observer, grâce à des bulles de gaz sulfurique qui jaillissent continuellement du sol.

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2 Commentaires

    • Bonjour Catherine,
      Malheureusement non, nous ne disposons pas de document particulier pour vous aider. Peut-être pourriez-vous vous adresser directement à l’office du parc archéologique de Baia ?
      Bonnes recherches !
      Juliette

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